Courant octobre, le président chinois Xi Jinping a promis que le pays allait investir 60 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir le développement des pays africains. Lorsque certains y voient une forme de néo-colonialisme, d’autres saluent le rôle d’un partenaire majeur.
Des fonds qui font polémiques
La Chine veut compter et peser dans le développement économique des pays africains. Sa présence remonte à plusieurs années en arrière déjà et elle ne fait que s’amplifier. Le récent sommet Chine-Afrique qui s’est tenu dernièrement à Pékin illustre parfaitement la volonté du géant asiatique de faire de l’Afrique le continent de demain. Mais aussi d’en faire un marché stratégique, une plateforme géopolitique même selon ses détracteurs.
Le président chinois Xi Jiping a ainsi fait savoir en ouverture du sommet que le pays allait injecter en tout et pour tout plus de 60 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir le développement économique des nations africaines. Une enveloppe comprenant 15 milliards « d’aide gratuite et de prêts sans intérêts ». Une déclaration faite en réponse aux accusations prononcées à l’encontre de la Chine d’imposer à ses partenaires africains des taux d’intérêts exorbitants, provocant un endettement majeur.
Xi Jinping a surtout tenu à désamorcer la polémique au sujet de l’aide de la Chine à l’Afrique et aux autres pays en développement. L’homme a ainsi assuré que la Chine « annulerait » une partie des dettes des pays africains arrivant à un stade supérieur de maturité économique de même que celle des pays les moins développés.
L’enveloppe de 60 milliards de dollars est notamment répartie en lignes de crédit de 20 milliards de dollars tandis que deux fonds consacrés à la finance du développement ainsi qu’au financement des importations de biens africains sont alimentés à hauteur de 15 milliards de dollars cumulés. En parallèle, les entreprises privées chinoises investiront non moins de 10 milliards de dollars dans plusieurs pays d’Afrique au cours des trois prochaines années dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou encore l’Afrique du Sud et le Kenya.
Une présence qui inquiète le FMI
La Chine a déjà investi une première enveloppe de 60 milliards de dollars en 2015 en Afrique. Le processus ayant été lancé suite au précédent sommet Chine-Afrique qui s’était alors tenu à Johannesburg. 60 milliards de dollars investis en aides et prêts pour la mise sur pied d’infrastructures stratégiques telles que des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles, des ports et autres parcs industriels.
Sauf que de tels investissements, pourtant salués par les pays africains, ont suscité une vive inquiétude de la part de certains observateurs internationaux. Les experts du FMI ont en effet tiré la sonnette d’alarme au sujet notamment du cas de Djibouti. La dette publique extérieure du pays de la Corne de l’Afrique a bondi de 50 % à 85 % du PIB en deux années seulement. Et ce en raison de dettes dues à l’Exim Bank, une institution étatique chinoise.
En tout et pour tout, la Chine a prêté pour plus de 125 milliards de dollars aux pays africains au cours de la période 2000-2016.